Crystal Castles

A l’époque où les Crystal Castles ont commencé à faire parler d’eux, je me souviens avoir quitté leur page Myspace sans même lancer le lecteur. La faute à leur première pochette d’album, où Ethan Kath et Alice Glass posent devant un rideau métallique, têtes penchées et bras ballants. Je me suis dit quelque chose comme: encore un groupe branchouille que la jeunesse dorée va encenser avant même de l’avoir écouté. Et puis un jour Practice of Alice m’est parvenu aux oreilles sans que je ne demande quoi que ce soit. C’était bruyant, c’était brut, c’était bon. Terriblement. Chaotique, électrique, extatique.

Le duo électro noise revient aujourd’hui et nous balance un deuxième album du même nom. A l’écoute de Crystal Castles (II), je retrouve dès le départ la fougue de la petite Glass et les oscillations de sa voix. Fainting Spells est sans surprise très noisy, de ceux à écouter très fort et avec quelques grammes dans le sang. J’attends le faux pas que beaucoup d’autre ont fait: s’être confortés dans le style qui les aura menés au succès et s’en être contenté. J’attends quelque chose qui n’arrive pas puisque les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. L’album alterne entre saturation, déstructuration et onirisme à coups d’Atari. Pour la première fois peut-être, j’entends Alice chanter.

Excepté le trop répétitif Birds, la seconde moitié de l’album m’emmène là où je ne suis jamais allée. Là où les lumières de la ville ne s’éteignent jamais. A travers la vitre, je regarde les vies défiler. Des hommes qui rentrent trop tard, des gens qui s’en vont et jamais ne reviendront, des alcoolos qui cachent leurs faiblesses dans des sacs en papier. Des âmes esseulées. Je les regarde s’éloigner, ou plutôt le contraire, et je ne m’arrête jamais.  Pour une échappée belle sous la voûte étoilée, Crystal Castles (II) est une belle réussite.

Je vous laisse avec un live d’un de leurs succès:

Le groupe sera cette année présent au festival Rock en Seine.
Myspace et site web.