« Notre phare s’est éteint. Depuis ce matin, les Grolandaises et les Grolandais vivent dans le noir« , écrivent aujourd’hui Benoît Delépine, Jules-Edouard Moustic et toute l’équipe de Groland.
Christophe Salengro, l’acteur qui incarnait le Président de ce pays imaginé en 1992, est mort ce vendredi. Il avait 64 ans.
L’acteur né à Lens en 1953 était aussi l’un des corps des spectacles de Philippe Decouflé. On le vit également dans Radio Corbeau d’Yves Boisset, La Cité des enfants perdus de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, La Vérité sur Charlie (The truth about Charlie) de Jonathan Demme et dans la plupart des films réalisés par Benoît Delépine et Gustave Kervern (Aaltra en 2003, Avida en 2005, Louise-Michel en 2008).
Selon Moustic, Christophe Salengro était hospitalisé depuis deux ans.
Le message de Groland
Message de Moustic suite au décès de Not' President, Christophe Salengro : "Notre phare s'est éteint. Depuis ce matin, les Grolandaises et Grolandais vivent dans le noir"
Si les tout premiers morceaux semblent annonciateurs d’un voyage mystico-lyrique, Ring s’avère être une longue traversée du désert.
Glasser est celle que l’on présente comme la nouvelle Bat For Lashes. Forcément, je me méfie. Le recours aux alléchantes comparaisons est un peu trop facile. Un jour on vous vendra qu’aujourd’hui est le nouvel hier, et ça vous suffira.
Pourtant, force est d’admettre qu’il y a quelque chose de Natasha Khan. Apple et ses rythmes tribaux ouvrent la voie à une douce balade qu’on écoute sans peine. De celles qui vont font oublier le bitume et laissent un goût d’exode fantasmé. L’échappée belle s’étend sur quelques pistes. Le temps d’apprivoiser l’empreinte éthérée de la frêle Glasser. Une empreinte vocale qui se distingue du flot de female vocalists de ces dernières années.
Mais très vite je décroche, comme on décroche d’une conversation avec la voisine de palier. Les morceaux déjà longs semblent s’éterniser et, inlassablement, se répéter. Chaque rythme se fait l’écho du précédent, si bien que l’on n’y prête plus attention jusqu’aux pénultièmes notes de Clamour. Si la kaléidoscopie n’a pas vraiment fonctionné, Ring s’écoute volontiers les jours de pluie.
Le groupe new-yorkais vient de dévoiler en exclusivité le clip de son dernier titre Lights. Interpol a de nouveau fait appel à l’artiste américain Charlie White, qui avait réalisé le superbe clip Evil en 2005. On retrouve dans ce clip à l’esthétique très soignée, la patte de Paul Banks et ses musiciens.
Le clip Lights est disponible, et même téléchargeable, sur le site officiel d’Interpol.
Pour la sortie de leur prochain album, il faudra patienter jusqu’à la mi-septembre.
Je vous invite par la même occasion à découvrir le travail de Charlie White.
A l’époque où les Crystal Castles ont commencé à faire parler d’eux, je me souviens avoir quitté leur page Myspace sans même lancer le lecteur. La faute à leur première pochette d’album, où Ethan Kath et Alice Glass posent devant un rideau métallique, têtes penchées et bras ballants. Je me suis dit quelque chose comme: encore un groupe branchouille que la jeunesse dorée va encenser avant même de l’avoir écouté. Et puis un jour Practice of Alice m’est parvenu aux oreilles sans que je ne demande quoi que ce soit. C’était bruyant, c’était brut, c’était bon. Terriblement. Chaotique, électrique, extatique.
Le duo électro noise revient aujourd’hui et nous balance un deuxième album du même nom. A l’écoute de Crystal Castles (II), je retrouve dès le départ la fougue de la petite Glass et les oscillations de sa voix. Fainting Spells est sans surprise très noisy, de ceux à écouter très fort et avec quelques grammes dans le sang. J’attends le faux pas que beaucoup d’autre ont fait: s’être confortés dans le style qui les aura menés au succès et s’en être contenté. J’attends quelque chose qui n’arrive pas puisque les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. L’album alterne entre saturation, déstructuration et onirisme à coups d’Atari. Pour la première fois peut-être, j’entends Alice chanter.
Excepté le trop répétitif Birds, la seconde moitié de l’album m’emmène là où je ne suis jamais allée. Là où les lumières de la ville ne s’éteignent jamais. A travers la vitre, je regarde les vies défiler. Des hommes qui rentrent trop tard, des gens qui s’en vont et jamais ne reviendront, des alcoolos qui cachent leurs faiblesses dans des sacs en papier. Des âmes esseulées. Je les regarde s’éloigner, ou plutôt le contraire, et je ne m’arrête jamais. Pour une échappée belle sous la voûte étoilée, Crystal Castles (II) est une belle réussite.
Je vous laisse avec un live d’un de leurs succès:
Le groupe sera cette année présent au festival Rock en Seine. Myspace et site web.
Tout droit venus du froid, les membres de THUS:OWLS nous livraient en octobre dernier leur premier album. Loin de faire leurs premiers pas, on retrouve notamment au sein du groupe la chanteuse Erika Alexandersson, entre autres choriste de Loney Dear et le canadien Simon Angell, guitariste de Patrick Watson.
Cardiac Malformations ressemble à une longue promenade nocturne au milieu de nulle part. Il invite à côtoyer les ombres et l’inconnu, à retenir son souffle et marcher à pas de loup. Dès le premier morceau, le malaise se fait sentir à l’écoute de Yellow Desert. On ne sait plus vraiment comment on s’est retrouvé là, prisonnier des orgues et de la voix envoûtante d’Erika, et pourtant on ne le regrette pas. Alors on continue, en silence, comme pour ne pas briser l’étrange pesanteur qui s’est installée. La traversée n’est pas pour autant solitaire, et des chœurs se font entendre ici et là, notamment à l’arrivée des rapaces sur Eagles Coming In. A mesure que l’on avance, les frissons du prélude laissent place à une certaine euphorie. Percussions et autres instruments à vent ouvrent la voie au cœur de cet album. Une folk éraillée, valsant entre envolées lyriques et sombres parenthèses instrumentales. Empreints également de passages plus expérimentaux et de pop énergique, les malformations du palpitant s’affranchissent des contraintes et se révèlent être un véritable coup de cœur.