Le monde n’existe pas : enquête bizarre
Le monde n’existe pas est une mini-série proposée par Arte et créée par Erwan Le Duc, d’après le roman de Fabrice Humbert.
Elle raconte l’histoire d’un journaliste parisien (Niels Schneider) qui retourne dans la ville natale pour enquêter sur un fait divers qui implique un ancien amour de jeunesse. Son retour va le confronter à un passé douloureux…
Adam, notre héros, débarque donc dans une ancienne ville minière du nord de la France où les jeunes d’aujourd’hui semblent aussi désœuvrés qu’à son époque. Il y croise une galerie de personnages étranges et atypiques, aux réactions inattendues ou fantasques. Ajoutez des plans un peu décadrés, une musique inquiétante1 et vous obtenez une ambiance décalée légèrement inconfortable. C’est une série d’enquête, oui, mais également une fiction hallucinée, où l’on ne sait jamais si l’on est dans le présent, le passé ou dans un rêve.
Le monde n’existe pas est un drôle d’objet audiovisuel qui joue avec le hors cadre2, ou avec les effets visuels assez datés (des longs zooms 70s, par exemple), qui déstabilisent et amusent.
Les étranges personnages qui gravitent autour du héros sont également aussi amusants qu’inquiétants. Et dans tout cet univers, celui qui est en complet décalage, c’est bien Adam…
C’est une série intrigante qui, malgré quelques lenteurs vaut le détour, pour cette mise en scène surprenante et ses acteurs formidables.
Bande-annonce : Le monde n’existe pas
Voir la série en intégralité sur arte.tv
- Julie Roué a obtenu le prix de la meilleure musique originale au festival Série Mania 2024 pour sa composition. ↩︎
- Contrairement au hors champ qui définit ce qui est censé exister au-delà de l’espace diégétique (de l’histoire que l’on raconte), le hors cadre nous sort, spectateurs, de cet espace, en incluant dans le champ de la caméra, des éléments qui n’en font pas partie. Cela peut être involontaire (une perche de micro, le reflet de la caméra dans une vitre) ou bien voulu : ici, le titre de l’épisode est toujours écrit quelque part dans le champ (un mur, une voiture…). Cet effet permet de créer toujours plus de décalage entre réel et fiction. ↩︎
Image bandeau : Photo de Sarah ALCALAY / arte