Mon Petit Renne : cathartique ou exhibitionniste ?
Mon Petit Renne est une mini série disponible sur Netflix depuis peu et est déjà numéro un des programmes les plus visionnés du moment.
Ecrite, produite et jouée par Richard Gadd, elle raconte l’histoire vraie d’un jeune comédien, Donny, en mal de reconnaissance qui rencontre une femme de 20 ans son ainée (Jessica Gunning) qu’il va prendre en pitié… C’est le début d’un calvaire de 2 ans pendant lesquels elle le harcèlera jour et nuit, avant d’être condamnée par la justice.
Dès le départ, le spectateur est informé qu’il s’agit d’une histoire vraie. Alors le regard posé sur cette série est forcément un peu différent : rien n’a été inventé, tout ce que vit cet acteur, cet homme, il l’a véritablement vécu. Car Richard Gadd raconte ici sa propre histoire. Le résultat est d’autant plus glaçant.
Dans Mon Petit Renne, il « détricote » petit à petit ce qui l’a mené à cette situation, de plus en plus folle, de plus en plus inacceptable, mais dont il ne se défait pas, parce que, quelque part, l’attention démesurée que lui porte cette femme le rassure, lui redonne confiance. Toute cette mécanique insidieuse et irréversible est minutieusement et intelligemment mise en scène.
Et finalement Richard / Donny nous raconte pourquoi il manque tant de confiance, quel traumatisme il a vécu pour en arriver à accepter de subir ce harcèlement aussi longtemps…
C’est à ce moment là, au milieu des 7 épisodes que la dimension cathartique se transforme en exhibitionnisme…
Car on a du mal à ne pas éprouver un profond malaise à voir cet homme subir les pires abus sans garder en tête que c’est la véritable victime qui se met en scène face à la caméra pour revivre les faits.
On comprend bien la démarche quasi pédagogique et le souci de réalisme de l’auteur. Mais Était-ce réellement nécessaire ? Pour lui peut-être. Pour nous, spectateurs, nous nous sentons obligés de devenir voyeurs…
Bande-annonce de Mon Petit Renne
Mon Petit Renne est disponible sur Netflix depuis le 11 avril 2024.