L’année 2013 de David Fakenahm
Vu de mon desk, la scène orléanaise fut fort discrète cette année. A l’image de David Fakenahm (photo : François Paul) qui ne donna pas de suite au palpitant One Thing Remains paru en 2012. Ce dont je suis sûr c’est que David a pensé malgré tout à sa musique et qu’il a beaucoup écouté celle des autres. Il était donc naturel que je lui demande ce qu’il garde des derniers mois écoulés…
A quoi a ressemblé ta vie d’artiste cette année ?
Ça a été une année frustrante à bien des égards. D’abord One Thing Remains a une eu une vie un peu plus courte encore que ses prédécesseurs. Le fantasme de l’autoproduction autosuffisante a définitivement vécu. Ensuite, bien que peu encouragé par l’expérience du dernier album, je me suis rapidement remis à l’oeuvre avec un projet de EP composé de 6 nouveaux titres. Cette fois c’est la technique qui n’a pas suivi avec pas mal de problème de matériel. Si bien que je ne sortirai rien de nouveau en 2013 et vais tâcher de me focaliser sur un projet pour 2014 probablement différent du EP initialement prévu. Je pourrais faire un album entier avec mes titres en stock, mais j’ai assez envie de partir de zéro et composer un album entier de nouveaux titres.
Si tu ne devais garder qu’un seul disque, concert et clip de toute la production musicale 2013, lesquels seraient-ce ?
Le concert de Jon Spencer Blues Explosion à Orléans (Astrolabe) a été le concert le plus excitant que j’ai vu depuis des années. Je ne regarde pas de clips. Pour les albums je vais tricher et en retenir deux. Un album que j’aimerai assurément quand j’aurai 64 ans, New, le nouvel album de Sir Paul McCartney. C’est un album qui prend un peu de temps malgré une production tape à l’œil par moment. Même si la voix faiblit par moment, les talents de composition sont toujours aussi vifs et impressionnants. Le deuxième serait celui de True Widow (Circumambulation). J’ai découvert ce groupe du label Relapse qui propose une musique à la fois lourde et très électrique et aussi très mélodique. Une espèce de shoegaze qui aurait écouté beaucoup de metal. Classieux et hypnotisant. Si je triche un peu plus et que je cite un 3ème album, je cite l’album de Nick Cave pour la grâce et l’émotion ressentie aux premières écoutes.
Une année est faite de naissance et de disparitions. Quels événements furent les plus marquants pour toi ?
Je dois dire que je suis assez insensible aux disparitions de vedettes rock colossales comme celle de Lou Reed récemment. J’admire ces artistes, mais ne leur accorde pas plus d’importance que ça. Je leur retiens leur nature d’êtres humains avant tout et n’en fais pas des demi-dieux. Si toutefois demain McCartney disparaissait ça me retournerait certainement l’estomac quelques heures. Les gars ont tous passé les 70 ans, les nécrologistes se frottent les mains, les fans préparent leurs mouchoirs. Si je devais toutefois en mettre un en avant, je citerais Jason Molina pour le gâchis, son jeune âge, ses beaux albums.
Comment envisages-tu l’année qui vient ?
D’abord comme une année j’espère laborieuse qui me permette de mener un nouveau projet de disque. Une année de recherche, de nouveauté, d’aventure sonique et probablement. Quitte à faire un nouveau disque je l’aimerais différent de ce que j’ai déjà fait. Une année plus collective aussi je pense, avec des envies de collaboration qui renaissent après des années solo.
Quel en sera le point d’orgue de ta vie de musicien en 2014 ?
Vu de 2013 je ne sais pas encore, 2014 me dira.
Son site : www.davidfakenahm.com
One Thing Remains…
continue comme ça, j’ai vraiment bien aimé votre style d’ecriture