par David | Oct 12, 2014 | interview, musique
Marie-Flore sera en concert le 17 octobre à Paris (Divan du Monde) dans le cadre du
MaMA Festival
By The Dozen, des disques comme ça on les voudrait à la douzaine. Calembour éculé, tentant, tout ce que vous voudrez, mais signifiant que le nouvel album de Marie-Flore fait bien son job, celui en tout cas que j’espère de toutes mes deux oreilles : me garder longtemps longtemps comme auditeur. Au moment où naissent ces lignes, ça fait déjà plus de quatre mois que le disque de la jeune française habille un grand nombre de mes heures les plus studieuses. C’est un chouette disque pour œuvrer. Un disque très entêtant, mélancolique, plus pop que folk d’ailleurs, bien plus éloigné de Cat Power qu’on ne l’écrit ici ou là en lézardant. Par contre, ce ne serait pas idiot de lui proposer de partager une scène avec Sharon Van Etten ou alors avec Feist.. Fancy Me?, hit machine en puissance, c’est un peu son Mushaboom à elle.
Allez, faisons un peu connaissance avec l’artiste. L’interview a été réalisée la veille de la sortie de By The Dozen
(photo : Renaud Cambuzat)…
Bonjour Marie-Flore ! Quel est l’état présent de ton esprit au moment où tu t’apprêtes à répondre à cette interview ?
Je rentre tout juste de vacances.. !
A quel moment as-tu su que la musique serait une part essentielle de ton existence ?
Il y a 7 ans, quand j’ai tout quitté pour ne faire plus que cela.. Dès lors un retour en arrière m’a semblé assez inenvisageable.
Quel fut ton premier émoi musical ?
Il s’est produit de scène à salle..
Quand j’ai vu pour la première fois Brian Jonestown Massacre jouer à la Cigale à Paris il y a quelques années, sans connaître le groupe ni leurs titres… J’ai pris une très grosse claque.
Te souviens-tu de la première fois où tu as entendu ta voix ? Comment l’as-tu trouvée ?
Oui, je me souviens très bien.. J’avais enregistré mon tout premier titre en anglais, je ne m’étais jamais entendue autrement qu’a capella. Je la trouvais très différente de celle parlée, en français.. C’était bizarre.
Dans quelles conditions as-tu fabriqué ce premier album ?
Je l’ai enregistré et écrit sur Paris, pendant 3 ans, au studio de mon complice Robin Leduc, qui a réalisé l’album. Il a été fait sans pression de temps, je n’ai jamais aimé entrer en studio en connaissant la date d’entrée et de sortie.. Ce qui nous a permis d’aller vraiment au fond des titres, de revenir sur les arrangements avec du recul, c’est un luxe, quelque part ! Et puis d’avoir un large choix sur les chansons. Finalement je n’ai conservé que 10 d’entre elles, celles qui représentent vraiment ce que j’avais envie de raconter et les états par lesquels j’ai pu passer ces dernières années .
A quel moment as-tu croisé la route de Robin Leduc ? Quel a été son impact sur tes chansons ?
J’ai rencontré Robin grâce à mon batteur, qui me l’a présenté lorsque je me demandais avec qui enregistrer mon EP (qui s’est transformé en album entre temps). L’entente a été immédiate, on s’est fait écouter nos références mutuelles, sa culture musicale et connaissance du son m’ont soufflé. Il a considéré chaque chanson que j’amenais comme une entité, apporté sa touche, ses arrangements. J’aime beaucoup travailler avec lui.
Avec ses 10 pop songs toutes arrangées différemment By the dozen reste un disque très homogène. Comment êtes-vous parvenu à cette cohérence ?
Il est sûr que sur ces trois ans d’enregistrements, réalisés avec du matériel, micros et aussi des envies différentes, à un moment je me suis demandée si j’allais être capable de délivrer un album qui en soit un : autrement dit, une suite de morceaux cohérents, autant dans le son que dans les compositions et les arrangements.. Finalement, quand je me suis dit « ca y est, ce sont ces titres que je veux et c’est le moment de le terminer », nous avons revus tous les titres un par un, nous avons retravaillés certains, d’autres nous les avons laissés en l’état. A vrai dire, j’ai rapidement arrêté de me poser des questions et fixé une date de mastering. Je crois que l’homogénéité tient aussi dans les textes, le thème de l’album, son propos.
Pourrais-tu décrire By the dozen en quelques mots clés ?
Je suis très mauvaise pour décrire cet album… Je l’ai écris déjà, je suis assez incapable d’en dire plus ! Il me raconte…
Si une marque souhaitait demain utiliser ton superbe Fancy Me pour illustrer une pub, accepterais-tu ?
Si c’est YSL, oui ! Plus sérieusement, j’imagine que oui, j’aime toujours quand les artistes mettent des images sur leur musique.. Si c’est bien fait dans une pub, pourquoi pas !
Considères-tu By the dozen comme un album rock ?
Rock je ne sais pas… Souvent on le qualifie plus de « pop » ce avec quoi je ne suis pas tout à fait d’accord.. L’énergie qui en émane se rapproche plus de quelque chose de « tendu » pour moi, assez sombre.
Gregg Foreman avec lequel tu co-écrit parfois est-il de ce beau projet ?
Oui ! Il est passé en studio pour collaborer sur le titre Feathered with daggers quand il est passé en tournée par Paris. C’est lui qu’on entend chanter, et il a co-arrangé le titre avec Robin.. Apporté son côté spyché que j’aime tant !
En 2008 dans une interview tu évoquais ton apprentissage de la guitare, ton style particulier. 6 ans après quels sont tes rapports avec cet instrument ?
Toujours le même ! Je n’ai pas repris de cours depuis… Mais je crois que depuis l’écriture du titre By the dozen j’arrive vraiment à mettre en musique ce que j’entends dans ma tête.. Ce qui n’était pas toujours le cas à cette époque !
Si je te dis Lisa Germano et Feist, deux noms d’artistes qui me viennent à l’esprit lorsque j’écoute By the dozen… Qu’évoquent-elles pour toi ? Les fréquentes-tu discographiquement parlant ?
J’écoute rarement des artistes féminines… Mais il m’arrive d’écouter Feist ! J’aime beaucoup son titre Let it die.
Tu collabores avec OMOH, Stuck in the sound. Tu as chanté avec Peter Doherty. Comment ces rencontres nourrissent-elles ta musique ?
Toutes ces rencontres ont été assez décisives dans mon choix de persévérer et d’écrire cet album, m’ont renvoyées à mon propre rapport à l’écriture, à la musique que je voulais réellement faire à un moment où je ne commençais à triturer mes chansons avec beaucoup trop de sons numériques.. et à m’éloigner un peu de l’essence même de mes titres.
Où en est ton side projet avec Roger O’Donnell ?
Ça avance ! Les premiers titres sont là et nous allons travailler en automne sur ceux-ci.
Qu’aimes-tu le moins dans ta vie de musicienne, d’artiste ?
Peut- être ce sentiment qui me fait penser que chaque détail est vital, être trop en prise.. Mais je crois que je n’aimerais pas la musique sans ça non plus.. C’est la pire et la meilleure des choses à la fois.
Quel disque ne te lâche jamais ?
Ces derniers jours c’est Pleasure de l’anglais Baxter Dury à paraître cet automne !
Quel fut ton dernier émoi musical ?
Un titre Fortune Teller des New Yorkais Forest Fire.
Sachant qu’il n’y a rien de honteux à écouter Lana Del Rey, que penses-tu de son bel Ultraviolence ?
Je suis mauvaise élève, je ne l’ai écouté qu’une fois, et pas très concentrée… J’avais adoré le premier néanmoins !
Un truc de Marie-Flore que tu n’as jamais révélé en interview ?
Mon âge ?
Et demain ? Comment l’envisages-tu ?
Studieux… Je dois travailler une reprise pour une émission sur France Inter… J’ai choisi La nuit je mens de Bashung, magnifique titre !
La reprise de Bashung peut-être entendue et réentendue sur le site de France Inter (à 37’35)…
Ecouter By The Dozen (avant de l’acheter)
par David | Sep 18, 2014 | interview, musique
Le 19 mai dernier sortait Peut-être un jour, troisième album de Matthieu Malon « en français ». Ce disque puissant mélodiquement n’a rien d’un énième exercice introspectif et ténébreux. Perçu uniquement comme tel il perdrait beaucoup de son charme. Il n’est en rien le bilan-constat du quadra un peu trop talé. Mais ce n’est pas non plus un quant-à-soi. Puisque Matthieu livre à la fois une part intime de son existence et un regard lucide sur quelques-une des malfaçons qui font ce monde. Il faut donc fréquenter assidûment cette œuvre, lui réserver la place qu’elle mérite dans discothèque idéale de 2014. Elle pourra être soutenue par le nouvel EP qui sort dans quelques jours et que l’artiste a baptisé Une deuxième chance (chez monopsone). Faisons le point avec lui sur la vie de l’album et son devenir de musicien.
Photo : Stéphane Merveille.
La dernière fois que nous nous sommes vus nous avons parlé de la difficulté de faire vivre un disque une fois qu’il est sorti. Peux-tu nous décrire les écueils que tu as pu rencontrer depuis la sortie de Peut-être un jour ?
Grosso modo, pour commencer plus personne n’achète de disques. La musique, sous un format physique, vit vraiment ses derniers instants. On verra toujours ça et là des cd, des vinyles, mais les ventes représentent une telle niche que je crois qu’on va voir beaucoup de formations s’arrêter prochainement, mais aussi des labels mettre la clé sous la porte.
Après, je n’ai pas de tourneur, je n’ai pas réussi à en trouver un avant la sortie du disque, donc j’ai très peu de dates. Le distributeur de l’album a eu énormément de mal à placer les disques auprès des magasins. j’ai donc très peu de places chez les disquaires. La presse française est devenue ce qu’elle est, il n’y a quasiment plus de place pour les petits projets comme le mien. j’ai donc très peu de chroniques.
Additionne tout ça, le résultat est simple: pas de date de concerts + pas de place en magasin + pas de chroniques = un disque qui n’existe pas.
Peut-être un jour sera-t-il célébré à la hauteur de ses mérites ?, écrivait un chroniqueur. Il semble que l’on tarde un peu à préparer la fête. Sais-tu ce qu’il manque au disque… ou à la presse pour qu’elle s’en empare vraiment ?
Je ne suis pas le mieux placé pour répondre. Je me suis énormément investi dans ce projet, j’en suis très fier. Je suis content des retours car ils sont globalement tous excellents mais j’avoue, en toute modestie, que je lui imaginais un autre accueil, plus « conséquent ». Après, il n’est peut-être pas arrivé jusqu’aux bonnes oreilles, qui sait ?
Les 12 titres du disque ont été mis en images. Tu apparais dans chacun des clips. Comment vis-tu ta présence à l’écran ?
Étonnamment très bien. Ca aussi, ce fut une super chouette expérience, humaine avec les personnes qui y ont participé, mais aussi personnelle, intérieure. Voir cet enchainement d’images autour des chansons, quand tout a été terminé et que j’ai regardé en arrière, ça m’a sonné, ébranlé. Je ne peux plus imaginer le projet de l’album autrement, ce ne sont pas que des images, ces 12 vidéos font partie intégrante du disque. C’est pour cela que je voudrais aussi défendre le montage des 12 clips en un moyen métrage et aller le présenter à un autre public.
Un homme qui marche dans son quartier, dans sa ville… J’ai pensé au livre de Jirō Taniguchi. Est-ce que cela évoque quelque chose pour toi ? D’ailleurs es-tu un être contemplatif ?
Rien, hélas, je suis devenu médiocre en littérature, je ne lis plus rien depuis pas mal d’années maintenant. C’est une catastrophe, la vie va trop vite et je ne prends pas le temps de m’arrêter, de ralentir (la lecture fait partie de cette démarche). Et pourtant ça me manque, bizarrement. Ça reviendra, c’est sûr, quand je pourrais me poser, prendre du recul, prendre le temps de ne rien faire. Du coup ça répond à ta 2e question, je suis assez peu contemplatif ces temps ci !!!
Je suis quelqu’un qui ne perd jamais espoir. Il faut regarder devant, même s’il m’arrive comme tout le monde de me laisser un peu happer par le passé par instants.
Mine de rien Froids aura 15 ans l’année prochaine. feras-tu de cet anniversaire un événement ?
Non, rien de prévu. J’ai retrouvé quelques exemplaires sur le net, que j’ai racheté pour pouvoir les proposer aux gens qui viennent à mes concerts. Du coup, j’en ai profité pour le réécouter. Il a vieilli dans sa forme, mais les chansons (les textes surtout) tiennent encore bien la route.
Boutade. Comment résistes-tu en 2014 aux charmes de la tristesse et du… (les aficionados compléteront) ?
« Avec mon espoir comme seul arme » ! Mais ça aussi c’est toujours vrai. Je suis quelqu’un qui ne perd jamais espoir. Il faut regarder devant, même s’il m’arrive comme tout le monde de me laisser un peu happer par le passé par instants. Il faut avancer, on n’a qu’une vie, c’est trop bête de la gaspiller, non ? En gros, je suis en train de te dire qu’il ne faut pas baisser les bras, tu imagines ?
Tu as composé une belle affiche pour le concert du 26 septembre à la Scène Bourgogne. Peux-tu nous parler de tes affinités avec La féline et Summer ?
La Féline, j’ai découvert cette année avec son single « Adieu l’enfance » et c’est la bande son de mon été. Je l’écoute beaucoup, surtout le 2e titre « Dans le doute » qui est incroyable. J’attends avec impatience l’album qui sort en octobre. Et j’avais envie de rencontrer Agnès, beaucoup m’ont dit le plus grand bien de ses prestations. Donc voilà, c’était aussi simple que ça. Summer, c’est eux qui étaient venus vers moi il y a quelques mois en m’envoyant leur dernier disque. On avait échangé à l’issue de ça, je sais que Jean suit ce que je fais depuis un moment (et j’ai su au travers de sa chronique de mon 28.2.2013 chez Ada que c’est Daniel Darc qui lui a fait découvrir mon projet, fierté !!!) et leur dernier EP m’a mis une grosse claque. Je trouvais que ça collait bien de jouer ensemble et que du coup il était temps qu’on se rencontre enfin pour de vrai !
Tu sors bientôt un EP intitulé Une deuxième chance. Sera-t-il la Face C de ton brillant opus ?
Il y a dans ce disque 3 titres issus des sessions de Peut-être un jour, mais ce sont des chansons un peu à part, c’est pour cela qu’elles ne sortent que maintenant. On vient de les mixer en leur donnant un son un peu moins propre que le disque, plus brutes. Il y a aussi un titre inédit que j’ai fait tout seul à la maison à Noël dernier. Ça n’allait pas très fort et jouer autour d’un sample de voix piqué sur une série télé m’a fait beaucoup de bien. Sans aucune prétention de ressembler ou d’égaler le travail de Diabologum, c’est mon « La maman et la putain » à moi ! Et puis je voulais que 28.2.2013 ait une existence physique, donc on a décidé de le mettre sur le EP. Enfin, on y trouve une version live d’un morceau de l’album (la fin de mes nuits). J’adore cette version, c’est la première fois qu’on la jouait en public, on sent qu’elle est près de l’os, on sent la tension palpable.
Et ensuite ? Quelle forme prendra ton travail de musicien ?
Je travaille déjà sur plusieurs choses. D’abord je sais que je veux continuer un projet en français, mais différent, sans doute beaucoup plus basique et brut de décoffrage, je collecte des sons, je change quelques équipement de mon matériel pour essayer d’autres sonorités. Je réfléchis aussi à un projet de groupe, mais rien n’est fait. J’ai aussi quelques reprises sur le feu, un EP de Ex Ex est en préparation et j’ai un dernier truc mais encore top secret, je ne peux pas en parler à ce stade. Si ça se fait, ouh la la, ça va être incroyable…
Sur scène tu es accompagné de Sébastien Gautron. Peux-tu nous livrer deux ou trois choses de ce garçon affable et fort discret ?
On se connait depuis 1992 avec Sébastien, même si on a commencé à se voir plus régulièrement en 2001. On est d’abord amis dans la vraie vie et puis on joue aussi ensemble depuis 2002, dans laudanum d’abord mais aussi pour mes disques en français depuis 2005 je crois. Je ne suis pas sûr qu’il voudrait que j’en dise beaucoup plus car il fait en sorte d’être peu présent sur internet (il n’est par exemple sur aucun des réseaux sociaux) mais s’il sait se montrer discret, c’est aussi un ami sur lequel on peut compter en toute circonstance, bonne ou mauvaise. Ce sont les plus rares.
Dans ton selectorama Magic tu ne cites pas de fille. Il y en a bien une ou dans ton panthéon musical ?
Ah marrant ça, je n’y avais pas fait attention. Mais, oui clairement je pense qu’il y a beaucoup moins de filles que de mecs dans ma discothèque. Mais il y a des voix, des projets importants. Le selectorama citait le Velvet Underground : je suis vraiment un adorateur de Nico. J’aime beaucoup les débuts de Pj Harvey (moins maintenant), je suis un fervent admirateur de Kim Gordon, de Kim Deal, le 1er disque de Liz Phair est un disque qui compte beaucoup pour moi et qui me fait pleurer à chaque fois. Je suis un fou raide dingue du premier album d’Elastica. Voilà, je peux te faire une belle liste pour la prochaine fois :)
Imaginons que tes enfants ont 13 ans aujourd’hui et que tu les accompagnes à leur premier concert. Qui allez-vous voir ?
Fauve, sans doute. Stromae, très certainement. Après je les forcerai peut-être à m’accompagner en novembre voir les Jesus & Mary Chain qui rejouent Psychocandy. Qui sait si ça pourrait pas leur plaire ?
Matthieu Malon sera en concert le 26 septembre à la Scène Bourgogne (Orléans, 20h) et le 20 novembre au Festival De Travers avec Bertrand Belin.
Le site de Matthieu Malon.
par David | Jan 6, 2014 | interview, musique
Let us sing a song… J’avais adoré cette chanson, d’abord parce qu’elle est simplement très belle et ensuite parce qu’elle rappelle les ballades sensibles d’un songwriter californien parti bien trop tôt. Cette chanson fut l’œuvre de I Come From Pop, un trio qui – 4 ans après – offre encore et encore des disques réjouissants. Le dernier s’appelle Curse / No Curse, c’est un album paru à l’automne duquel est extrait Bellybutton, un titre que ne renierait pas Blonde Redhead.
François Joncour (photo : Gilles Pensart) officie au sein du groupe, mais il est également l’un des architectes de Pastoral Division, un duo qu’il compose avec Sébastien Bozec. Le premier LP de Pastoral Division sortira en 2014. Avant cette arrivée, demandons à François ce qu’il garde de l’année passée… (suite…)
par David | Déc 30, 2013 | interview, musique
Cette série permet de donner des nouvelles de Clara Engel (photo : Ilyse Krivel), musicienne canadienne que je suis depuis quelques années et dont le dernier album, Ashes and Tangerines, est sorti au début du mois de décembre (en écoute au bas de l’article). Sa musique pour grands espaces existentiels ne pouvait que se frayer un chemin vers le cinéma. C’est le cas désormais (suite…)
par David | Déc 28, 2013 | interview, musique
Coup d’Oreille me file parfois des coups de sang. Le webzine a des élans assassins qui me tannent et me rendent chafouin. Je ne ferai jamais mon quatre heures de son jour du saigneur, mais il n’empêche que ce magazine, encore tout jeune, offre une véritable alternative éditoriale en matière de musique. On ne peut qu’encourager une équipe qui livre ses contenus comme si ils étaient destinés à une édition papier. Team dans laquelle officie Queen Malfalda (photo : Clément Halborn) que je suivais jadis sur son propre blog (lien plus bas), notamment le lundi quand arrivait la reprise. Queen Mafalda a dit au revoir à Lou Reed à sa manière dans un billet plus bleu que saignant, loin en tout cas du panégyrique de circonstance. D’ailleurs, que retient Eva de cette année moribonde ?
A quoi a ressemblé ta vie de femme et de rédactrice musique cette année ?
Des rencontres. Musicales et personnelles. Des rencontres musicales qui deviennent personnelles, des rencontres personnelles qui deviennent musicales… C’est le bordel, ça me ressemble bien. Et puis des projets de bout du monde. Pour très bientôt.
Si tu ne devais garder qu’un seul disque, concert et clip de toute la production musicale 2013, lesquels seraient-ce ?
Hmm … On va peut être me taxer de copinage, mais je m’en fous j’assume. L’album de 6h33. Parce qu’il a beaucoup tourné dans mon Ipod (oui je suis très vinyle, mais je suis très très Ipod). The Stench from the swell en duo avec Arno Strobl. Ce serait un peu difficile à décrire sans faire de raccourcis. Alors on le trouve au rayon Metal à la Fnac et dans les festivals. Sauf qu’à proprement parlé … Métal d’avant garde ? Expérimental ? Fusion ? Tu vois Mike Patton ? Tu le fais copuler avec Devin Townsend, un Pink Floyd, Danny Elfman, un homme tronc et une femme à barbe et en gros tu as 6h33. Mais faut les voir en live, vraiment.
Sinon j’aurai pu répondre Queens Of The Stone Age, parce que je l’ai attendu longtemps et qu’il ne m’a pas déçu ou Frusciante, parce que c’est toujours un événement pour moi, une sortie de ce type là. J’attends avec impatience qu’il fasse un concert solo en France, mais je crois que je vais attendre longtemps …
Une année est faite de naissance et de disparitions. D’avancées et de reculs ? Quels événements, musicaux ou autres, furent les plus marquants pour toi ?
Je pense que c’est mon interview de Duane Denison. J’étais super impressionné te je touchais du doigt la moitié de mon accomplissement de journaliste. J’ai souvent dit que j’aurai réussi ma carrière, le jour où j’aurai interviewé Mike Patton et Frusciante. Alors voilà, j’étais à un doigt de Mike Patton. Sinon, la disparition de Daniel Darc m’a beaucoup touché. Je suis pas une spécialiste de sa musique, mais j’ai toujours trouvé ce mec bouleversant. Sa voix et ses tatouages.
Comment envisages-tu l’année qui vient ?
Comme tous les ans je me dis que j’écouterai plus de musique, ou plus diversifiée en tout cas, parce qu’encore cette année, je pense que j’ai loupé tout un tas de trucs. Mais je sais que comme d’habitude, je vais passer à côté de plein de disques et d’artistes, que je vais amonceler des albums sans les écouter et que je vais faire tourner en boucle, toujours les mêmes choses. En 2014, j’envisage être mono maniaque, comme d’habitude. Et j’envisage d’écouter et d’aimer les nouveaux Warpaint, 6h33 et We All Die (Laughing).
Qu’aimerais-tu voir changé dans ta vie en 2014 ?
En 2014 je déménage, je change de ville, de pays, de continent et d’Hémisphère. Alors forcément, 2014 va changer pas mal de chose. Du coup j’espère découvrir une nouvelle scène, là où je vais… Wait and see !
Le site de Coup d’Oreille.
Le blog de Queen Mafalda.
Le site Clément Halborn.
par David | Déc 26, 2013 | interview, musique
Plus de 20 ans déjà qu’Emmanuel Bourdier (photo : Benoit Sylvère) anime sur On Ze Rocks (sur Arc-en-Ciel Orléans, 96.2 fm), son rendez-vous hebdomadaire avec toute la musique que l’on aime. Ce fan du Boss est également un auteur de livres pour la jeunesse. Ses histoires recueillent parfois quelques unes de ses marottes musicales. L’un de ses romans, Summertimes Blues (Flammarion 2011), raconte d’ailleurs une rencontre entre un jeune fan et une star du rock. J’espère que le petit bout d’interview ci-dessous vous donnera envie d’aller vers son univers…
A quoi a ressemblé ta vie de prescripteur musical et d’auteur cette année ?
Après avoir fêté ses 20 ans, ma bonne vieille émission de radio On Ze Rocks a connu une deuxième naissance qui a pris la forme d’un superbe cadeau. Deux auditeurs ont décidé que, vraiment il me fallait un site internet digne de ce nom. Ils ont tout manigancé et je me suis retrouvé avec un jouet flambant neuf, offert sur un plateau: le www.onzerocks.net ! Par ce présent, Cyril, mon bienfaiteur et webmaster, a prouvé que la fontaine de jouvence n’est pas une légende. Sur ce site, on peut écouter les émissions récentes mais aussi les émissions spéciales consacrées à des artistes qui me sont chers et qui sont passés à mes micros. Il y a aussi une partie consacrée aux morceaux enregistrés live pour l’émission. Un pur régal ! Depuis, les auditeurs ont aussi l’occasion de s’abonner au podcast par I tunes via ce même site. Au moment où la routine et le découragement auraient pu pointer le bout de leur vilain nez j’ai donc , grâce à cela , retrouvé une foi toute rock’n’roll. J’ai aussi intensifié ma collaboration avec L’astrolabe qui m’a demandé d’assurer certaines interview filmées par l’Astro TV. Cette collaboration m’enchante !
Côté auteur, je n’ai jamais sorti autant de livres que cette année et ma série “ en 6ème A “ pour Flammarion me permet de distiller quelques clins d’œil musicaux dans mes pages (Clash, Adam Wood…). J’ai aussi remporté le prix “Livre Mon Ami 2013″ qui m’a emmené à la rencontre de mes lecteurs pour 15 jours en Nouvelle Calédonie. Bref, comme bonne année, on a fait pire !
Si tu ne devais garder qu’un seul disque, concert et clip de toute la production musicale 2013, lesquels seraient-ce ?
Le disque serait celui de Mesparrow qui est venue le présenter dans mes studios le jour de sa sortie. On aurait pu craindre qu’elle se soit laissée noyer sous la production de son premier disque. Il n’en est rien, c’est une réussite totale. Une grande artiste est née à n’en pas douter. Et elle m’a fait l’honneur de m’offrir un titre a capella disponible sur le site.
Le concert ? Probablement celui de Springsteen au stade de France ex æquo avec celui d’An Pierlé à saint Jean de la Ruelle.
Le clip ? J’ai un peu lâché l’affaire niveau clip… mais c’est vrai que le hold up formiiiidableu de Stromae était assez réjouissant au départ
Une année est faite de naissance et de disparitions. Quels événements furent les plus marquants pour toi ?
Bizarrement la mort de Lou Reed m’a laissé assez de marbre. J’ai été plus touché par le vieillissement de Paul McCartney. A l’autre bout de la chaine, la naissance des Strypes m’a confirmé que tous les espoirs étaient permis !
Comment envisages-tu l’année qui vient ?
Avec plus d’auditeurs ! il est plus que temps d’exploser les scores …
Quel devrait être le point d’orgue de ta vie créative en 2014 ?
La sortie du tome 3 chez Flammarion. La sortie espérée d’un roman plus adulte que j’aime énormément et qui plait à plein d’éditeurs qui… ne le sortent pas ! Un album illustré par Zaü et encore de la musique !
Le site d’On Ze Rocks.
L’auteur Emmanuel Bourdier.